| Tour du Cervin | 8 jours de randonnée |

Panoramique de plan maison avec le Cervin à droite

À la demande de ma chère moitié, j’ai cette année organisé notre randonnée itinérante sur le tour du Cervin. Bien nous en a pris ! Quelle bonne idée ! Ce tour est des plus splendides !

En effet, il fleurette en permanence avec la haute montagne, des sommets majestueux (de nombreux 4000m) et des paysages glaciaires à couper le souffle.

Vraiment, ce tour du Cervin nous a comblé et à l’heure où j’écris ces lignes, je pense qu’il restera pour moi dans le top 2 de mes tours préférés, avec le tour du Mont Blanc.

Néanmoins attention, ce tour demande une très bonne condition physique et une compétence de montagnard. En effet, au moins deux étapes de rocher sont difficiles à franchir et potentiellement exposées en cas de mauvaises conditions météo. Deux autres étapes obligent à franchir des glaciers où il me semble nécessaire de maîtriser la technique de progression en sécurité sur glacier.

On dit régulièrement sur la toile que le GR20 est le sentier le plus dur d’Europe. Il n’en est rien, le tour du Cervin est bien plus exigeant techniquement et physiquement. Chaque étape du tour du Cervin représente à peu près deux étapes du GR20 en distance, dénivelé et difficultés techniques…

La différence est qu’en permanence ce tour circule en haute montagne avec (ce qui manque pour moi sur les montagnes Corses que j’adore) les neiges éternelles et les glaciers offrant des paysages de séracs vertigineux aux géométries les plus impressionnantes les unes que les autres.

Bref, j’espère que vous l’avez compris, j’ai kiffé grave ce tour !

Je reviendrai bien sûr ci-dessous en détail sur les conseils de sécurité à mettre en œuvre pour réaliser ce tour dans d’excellentes conditions. J’avais moi-même cherché beaucoup d’infos sur le web lors de ma préparation et j’avoue que j’avais été frustré du peu d’écrit que j’avais trouvé sur le sujet. Quant aux traces GPS aucunes à part celles du site officiel, traces qui ne sont pas actualisées et qui se sont avérés erronées sur plusieurs étapes. Je vous recommande donc de prendre les miennes que je vous mets à disposition ci-dessous.

Mais j’ai fini par comprendre pourquoi je n’avais pas trouvé beaucoup d’infos sur le web en le parcourant. En effet, au maximum nous n’avons croisé qu’une dizaine de randonneurs par étape ! Et sur certaines, aucun ! Quelle tranquillité ! C’est à n’en pas douter le tour le moins fréquenté que je connaisse et pourtant nous l’avons réalisé en plein mois d’Août !

Bien fort de cette expérience web et de la réalisation réussie de ce tour du Cervin je vais essayer de vous transmettre au moins tout ce que j’aurais aimé trouver comme renseignements avant de partir.

Voici donc en détail l’ensemble de l’organisation de notre tour du Cervin. S’il vous manque malgré tout des informations, je serai heureux de vous répondre dans les commentaires au pied de cette page ou par message personnel.

Difficulté

Vous l’avez compris, ce tour est à réserver aux personnes en excellente condition physique et ayant une bonne connaissance de la montagne. Il faut par ailleurs, maîtriser les techniques de progression en sécurité sur glacier. Suivant la période à laquelle vous ferez ce parcours, il faudra posséder l’équipement complet pour glacier (crampons, piolet, corde, baudrier, nécessaire de secours en crevasse,etc …). Cela alourdi considérablement le sac si on doit le transporter sur l’ensemble du parcours. Mais d’autres solutions sont possibles comme vous le verrez ci-dessous dans le chapitre «Contexte de ce carnet de rando».

Période de fréquentation

Avec les passages glaciaires, il vaut mieux attendre la fonte des neiges avant de ce lancer sur ce parcours. Suivant les années, la période la plus favorable est entre, début ou mi juillet et septembre. Attention néanmoins, car à partir du 15 septembre un grand nombre d’hébergements et de commerces ferment ! Pour notre part, nous l’avons réalisé du 17 au 24 août 2018. Ce qui s’est avéré être  une bonne période. De plus, on ne peut vraiment pas dire qu’il y avait foule ! C’était même plutôt le contraire.

Contexte de ce carnet de rando

Nous avons donc organisé ce tour en 8 étapes conformément au schéma du site officiel du Tour du Cervin dont vous trouverez le lien en bas de cette page (nous ne disposions que de huit jours de toutes façons 😉).

Le trajet pour la Suisse a été fait en voiture et il nous fallait trouver un lieu sécurisé pour la laisser durant notre périple. Par conséquent, nous avons opté pour démarrer ce tour du Cervin à Randa dans la vallée de Zermatt et trouver un hébergement à St Nicolas (Sank Nicklaus).

Cela nous permettait ainsi de réserver un seul et même hébergement à St Nicolas pour :

  • le premier soir à notre arrivée en voiture,
  • le soir de notre seconde étape,
  • le dernier soir lors de notre retour en fin de tour du Cervin.

Nous avions ainsi réservé chez Vreni qui est une femme charmante et accueillante et dont la maison est un modèle de propreté et de confort. Je vous recommande donc chaleureusement son B&B Vreni BRANTSCHEN, dont vous trouverez les coordonnées en bas de page.

Les étapes de glaciers commencent à partir d’Arolla. Ce qui veut dire que ces étapes glaciaires sont concentrées sur les trois dernières étapes du tour du Cervin. Plusieurs questions se posèrent alors :

  • faut-il emmener tous le matériel de sécurité sur glacier ?
  • comment trouver des infos sur les conditions des passages ?
  • pourquoi porter le matériel sur tout le trajet si seulement les dernières étapes le nécessitent ? 
  • etc…

Finalement, ne trouvant pas toutes les réponses à mes questions, j’ai fait le choix d’emporter tout le matériel de sécurité nécessaire. Mais ce matériel est lourd, environ 6 kg, et le trimballer sur l’ensemble du parcours ne m’enchantait pas vraiment. Alors nous avons décidé de passer en voiture le jour de notre arrivée à notre hébergement d’Arolla l’hôtel du Pigne afin de déposer un sac contenant (piolets, crampons, cordes, baudriers et matos de secours en crevasse). Bien sûr, nous avions auparavant obtenu leur accord 😉

Cela nous a générer deux heures de route supplémentaire pour arriver à St Nicolas, mais nous a permis de commencer ce tour avec des sacs d’un poids plus raisonnable ! Franchement, je pense que c’était une excellente idée que je vous recommande.

Nota : nous avions réservé l’ensemble des hébergements de ce tour environ 5 mois à l’avance. Et pourtant, cela avait déjà été déjà un peu difficile, car par exemple à Zinal une rencontre internationale de Yoga a failli m’obliger à décaler mes dates… J’ai néanmoins réussi à réserver une des dernières chambres de la station en passant par la centrale de réservation !

Moralité, même si ce tour est peu fréquenté, il n’en reste pas moins que les villages d’étapes le sont et qu’il est nécessaire de réserver préalablement pour éviter d’éventuelles difficultés supplémentaires en fin d’étape.


Sommaire


Carte des étapes et traces GPS

Vous pouvez consulter en détail l’ensemble des étapes en cliquant sur le petit rectangle en haut à droite afin d’ouvrir Google Map en grand sur un nouvel onglet. Ensuite, vous pouvez sélectionner l’étape (dans le menu de gauche) et les points d’intérêts que vous désirez. Ainsi vous pourrez vous promener à votre guise dans ce très beau parcours pour en appréhender les détails.

Le tracé GPS des étapes

En cliquant sur le logo GPX ci-dessous, vous pourrez télécharger les tracés GPX réalisés sur ce parcours étape par étapes avec les points d’intérêts. Ces traces sont l’enregistrement du parcours par mon GPS Garmin et reflètent donc les passages à jour en 2018. Ces traces peuvent varier dans le temps en fonction des évolutions du tracé des sentiers qui changent en fonction des aléas (chutes de pierres, etc…) Pensez à prendre conseil auprès des locaux avant de vous engager sur une étape.

Par ailleurs, en Suisse des panneaux informent des modifications éventuelles au départ du chemin. Je tiens à préciser que j’ai constaté que les traces proposées sur le site officiel de Zermatt ne sont pas toujours à jour. Je vous recommande donc prendre les miennes qui pour le moment sont des plus à jour 🙂

Téléchargez le fichier GPS du parcours


Tableau de synthèse du tour du Cervin

Les temps présentés sur ce tableau sont avec l’ensemble des arrêts compris. Il s’agit donc d’un temps total tout compris. Mais ces temps sont indicatifs car en fonction de votre vitesse de marche et de vos durées d’arrêts ils évolueront forcément. Prévoyez toujours une marge de sécurité.


De Saint Nicklaus à Topalihütte | Étape 1

Dénivelé : +1692m, -31m ; Distance : 9 km ; Durée : 6h14 (départ 8h19, arrivée 14h33)

vue sur le refuge de Topali au coucher du soleil

Après vérification auprès des guides du coin (merci notre hôte), nous avons la confirmation que le parcours normal entre Randa et la cabane de Topali est toujours fermée car de grosses chutes de pierres ont eu lieu et d’autres sont malheureusement encore à prévoir !

Dans ce contexte, nous avons fait le choix de monter par le sentier du gardien du refuge Topali. C’est un sentier direct entre St Nicolas et la cabane Topali. Il est direct certes ! Mais par conséquent bien vertical. Cela fait une étape de départ un peu difficile car il faut monter 1700m de dénivelé positif dès le premier jour. Autant dire qu’il vaut mieux avoir anticiper un tantinet l’entraînement !

Nous partons ce matin-là de notre hébergement de bonne heure car les prévisions météo ne sont pas bonnes pour la fin de journée.

Nous passons par le centre de Saint Nicklaus pour bifurquer sur le sentier bien indiqué qui part à droite en partie haute du village. Dès le départ on entre dans le vif du sujet le sentier monte avec une forte pente en serpentant à travers une forêt de mélèzes. Certains passages sont escarpés et des équipements sommaires sont en place pour sécuriser le franchissement par climat difficile.

Une fois les contreforts rocheux franchis, on arrive dans le domaine de la moyenne montagne et la forêt laisse place aux alpages. Alpages qui n’en sont pas moins raides ! Après nous être restaurer en profitant de la terrasse d’un joli chalet, nous continuons notre progression. Une fois arrivés sous les moraines du glacier de Stelligletscher, nous avons le plaisir de découvrir les fameuses chèvres à col noir, moitié blanches et noires et 100% montagnardes ! Il faut les voir détaler dans les pentes pour comprendre qu’elles n’ont rien à envier aux bouquetins et chamois environnants !

Après les avoir contemplées un moment, nous terminons notre ascension afin d’essayer d’arriver avant la pluie au refuge. Ce sera chose faite, et nous serons heureux d’avoir terminé cette étape dans le temps topo.

L’accueil à la cabane de Topali est parfait ! l’endroit est d’une propreté incroyable. On a l’impression que tout est neuf ! De plus le gardien et la gardienne parlent français et nous avons plaisir à goutter de leurs spécialités tout en partageant nos expériences respectives de la montagne ! Nous passerons un excellent séjour à la cabane Topali et nous vous la recommandons vraiment. Ce lieu suspendu offre un panorama sur les montagnes environnantes de toute beauté.

Merci encore à nos hôtes pour leur accueil ! Au fait, pendant que j’y suis, une précision que notre gardien m’a transmise : Cabane en Suisse signifie Refuge (donc gardé). Ce qui est l’inverse en France habituellement, les cabanes sont non gardées alors que les refuges le sont 😋.

Difficulté

Cette étape est difficile par le dénivelé important qu’elle impose en première étape. Il est donc nécessaire de s’être entraîner préalablement. Par ailleurs, par temps de pluie certains passages peuvent présenter des risques de glissade. Je recommande donc d’avoir un bout de corde pour compléter la sécurité de certains passages par temps humide.

Galerie photos

 

 


De la cabane Topali à Jugen | Étape 2

Dénivelé : +615m, -1230m ; Distance : 12 km ; Durée : 6h30 (départ 7h22, arrivée 13h52)

glacier et panneau indiquant l'étape de Jungu

La veille nous avons pris conseil auprès du gardien. En effet, normalement l’étape vers Jungu est fermée car de nombreuses chutes de pierres ont modifié le tracé initial et potentiellement par ces temps chauds, il risque d’y en avoir d’autres.
Ce dernier nous rassure en nous disant que pour des montagnards avertis le passage était faisable. Nous décidons donc de nous y engager.

Après un lever matinal et un rapide mais copieux petit déjeuner, nous mettons les sacs aux dos et nous voilà parti par un très joli lever de soleil. La montée jusqu’au col de Wasulicke ne pose aucune difficulté.
Mais ensuite, c’est très différent. La descente se fait dans une paroi abrupte et instable. De nombreux équipements sont en place, mais ils sont parfois en mauvais état. Au pied de la paroi pour arriver sur le glacier, il faut enjamber une petite dalle rocheuse avant d’atteindre une échelle très verticale qui descend sur une vingtaine de mètres.

le passage difficile de la descente vers jungu depuis topalihutte

Ce pas est incontestablement délicat et il convient à mon sens d’avoir une corde afin de sécuriser ce passage notamment pour les moins aguerris. Une fois les pieds sur le glacier ce n’est pas terminé, car pour rejoindre l’alpage il faut traverser la longue combe en la longeant à main droite. Dans cette zone, tout s’est effondré récemment emportant le chemin initial et son tracé.

Pour ce passage il faut franchir, tantôt la moraine et ses grosses pierres parfois instables, tantôt le glacier et sa glace vive. Cette partie délicate dure environ une petite heure. Les marques sont très sporadiques et il vaut mieux s’orienter à l’estime avec quelques cairns de-ci de-là. On est alors bien content d’en sortir et d’arriver enfin en fond de combe où un petit lac de fonte s’est formé. En ce lieu, on est sorti définitivement des zones à risque et on rejoint le sentier balisé historique.

Nous y ferons une pose et nous assisterons en spectateur à une importante chute de pierres venant du versant sud-est du Rothorn. Nous n’aurions pas aimé nous trouver en dessous vu la taille des roches qui ont dévalé bruyamment et en quelques secondes cette pente abrupte ! Je trouve vraiment incroyable qu’il y ait des chutes de pierres à 10h du matin ! Cela ne fait qu’une heure voir deux que ce versant est au soleil.

Je constate donc de mes propres yeux que la montagne subie vraiment un réchauffement climatique. Par conséquent de simples sentiers de randonnée peuvent devenir aujourd’hui aussi dangereux que la haute montagne hier. La prudence s’impose désormais dans les passages exposés aux chutes de pierres même en randonnée.

Ensuite, la descente se poursuit par un sentier d’alpage très agréable jusqu’au petit village alpin de Jungtal puis on oblique à gauche pour arriver par une forêt classique jusqu’au petit télécabine de Jungu.
Ne chercher pas l’opérateur, il n’y a personne sur place car il se trouve en bas à St Nicklaus ! Vous pouvez le contacter par l’intermédiaire de l’interphone. Il vous indiquera de vous installer dans la cabine puis il vous fera payer à l’arrivée.

Profitez du paysage splendide et apprécier de ne pas descendre à pied par ces chemins très escarpés. À moins que vous ne préfériez les emprunter.

Difficulté

C’est une des étapes les plus techniques de ce tour. La montée au col ne présente pas de difficulté par temps sec. Mais à partir du col la descente pour rejoindre le glacier est vraiment exposée. Une corde de sécurité est à mon sens nécessaire pour franchir le passage de l’échelle que je décris ci-dessus. Une fois au pied de l’échelle, le risque de chute de pierre reste important et il faut ne pas traîner jusqu’au petit lac de fonte du glacier. Une fois arrivé à cet endroit, les risques de chute de pierre sont terminés. Par ailleurs, nous avons eu la chance d’être seul dans ce passage. Attention si d’autres sont au dessus de vous ! Les pierres instables sont vraiment un danger à ne pas négliger.
Par conséquent, ce parcours est à réserver à de bons montagnards. Personnellement, j’ai regretté de ne pas avoir casque, corde et crampons pour sécuriser correctement la progression sur cette étape.

Galerie photos

 

 


De Jugen à Gruben | Étape 3

Dénivelé : +1062m, -1123m ; Distance : 12 km ; Durée : 7h30 (départ 7h26, arrivée 14h57)

tour du cervin lever de soleil sur la montagne

Après une excellente nuit réparatrice et un petit déjeuner du même acabit, notre hôte de St Nicklaus Vreni BRANTSCHEN, nous fait le plaisir de nous déposer en voiture au départ du Télécabine de Jungu. La veille, nous avions réservé notre heure de montée afin de pas risquer de prendre de retard pour cette étape qui s’annonce longue.

Nous sommes donc de bonne heure en haut du téléphérique et nous mettons sacs au dos à 7h30 pour entamer la montée vers Jungtal. Un peu plus haut nous obliquons à droite afin de longer la crête qui nous emmène vers la vallée qui nous conduira au col de l’Augstbord. Dans la zone de forêt, bien au-dessus du village de Jungtal, nous aurons la chance d’apercevoir un grand bouquetin, mal solitaire. La bête est impressionnante et se déplace à pas comptés entre les branches serrées du taillis qui l’entoure.
Puis une fois sortie de la forêt le sentier à flanc de paroi contourne le sommet de Twära puis s’engage tranquillement dans la longue vallée qui nous conduira en pente douce vers le col. Nous y croiserons avec plaisir, bouquetins et chamois. Mais les chamois sont incontestablement plus sauvages et ils ne me laisseront pas l’occasion de leur tirer le portrait 😕

Arrivée au col, nous profitons du paysage en nous restaurant avant d’entamer la descente vers Gruben. La descente se fait sur un sentier bien balisé en pente régulière. Nous aurons la bonne surprise de découvrir Gruben qui est en fait un très vieux village de montagne. Il est constitué exclusivement de chalet (à par l’hôtel 😉). Ce lieu est magnifique et l’hôtel Schwarz Horn contribue à l’ambiance locale. Nous y passerons une excellente soirée et une très bonne nuit. Heureusement car l’étape prévue demain s’annonce costaude !

Difficultés

Cette étape ne présente aucune difficulté technique. Néanmoins, il vaut donc mieux partir tôt car cela permet en outre, d’avoir plus de chance d’observer les animaux 🤗.

Galerie photos

 

 


De Gruben à Zinal | Étape 4

Dénivelé : +1331m, -1436m ; Distance : 22,8 km ; Durée : 9h54 (départ 6h40, arrivée 16h35)

fleurs et montagnes

Devant la distance importante qui nous attend, nous avions décidé la veille de nous lever tôt et de se préparer avant l’ouverture du petit déjeuner. Une fois ce dernier avalé nous chaussons nos brodequins et mettons sacs aux dos pour un départ à l’aube.

La montée vers le Meidpass se fait d’abord par un très joli petit sentier forestier pour ensuite aboutir dans les alpages où de nombreuses belles vaches noires paissent tranquillement. La dernière partie de la montée se fait dans un pierrier mais sur un sentier bien stabilisé.

L’arrivée au Meidpass est magnifique tant la vue de part et d’autre est grandiose. Par contre, on aperçoit tout au fond de la descente un petit point blanc qui n’est autre que l’hôtel Weisshorn qui est notre point de passage avant d’entamer la longue descente vers Zinal.

Nous descendons en profitant du paysage, des marmottes et des vaches. Puis, au pied de la descente, nous remontons une petite côte permettant d’atteindre l’hôtel Weisshorn. Nous profitons de ce lieu atypique pour faire une pause et nous restaurer.

Enfin, c’est en tout début d’après-midi que nous entamons la très longue descente vers Zinal. Elle est vraiment interminable et je dois dire que nous étions vraiment très contents d’arriver à notre confortable hôtel de la Pointe de Zinal. Cette descente est vraiment très longue et la dernière partie n’est pas particulièrement belle.

Après une bonne mousse et une bonne douche, je pars en repérage pour le bus du lendemain car nous prévoyons pour compenser une étape plus légère. Il est à noter que l’hôtel de la Pointe de Zinal nous procure des pass gratuits pour prendre le bus le lendemain matin. En voilà un bon plan !
Je vous garantis que le soir après notre excellent dîner, nous ne nous faisons pas prier pour tomber lourdement dans les bras de Morphée !

Difficulté

Aucune difficulté technique sur cette étape si ce n’est la très grande distance à parcourir. Il faut donc penser à prendre suffisamment d’eau et de nourriture pour assurer le trajet. Néanmoins on peut aussi choisir de s’arrêter profiter de l’accueil de l’hôtel Weisshorn. On peut y manger voir y dormir, mais dans ce cas mieux vaut réserver…

Galerie photos

 

 


De Zinal à Arolla | Étape 5

Dénivelé : +982m, -1410m ; Distance : 12,1 km ; Durée : 5h05 (départ 9h05, arrivée 14h10)

cairn et glaciers

Ce matin c’est presque grasse matinée car nous attendons le départ du premier bus à 8h30. Nous en profitons pour préparer tranquillement nos affaires et pour prendre notre temps au petit déjeuner luxueux de cet hôtel.

Après avoir réglé et remercié chaleureusement nos hôtes pour leur accueil nous nous dirigeons vers la gare routière juste en face de l’hôtel. Le bus est là et le chauffeur gentiment nous invite à prendre place malgré le fait qu’il débute sa tournée en fond de village. Au fur et à mesure des arrêts le bus se rempli puis après de nombreux lacets, il nous dépose au barrage de Moiry. Nous sommes bien contents de démarrer notre étape dans cet endroit magnifique ! Le lac présente une couleur bleu azur du plus bel effet sur un fond de haute montagne au sommets eneigés.

Nous entreprenons rapidement notre montée vers le col de Torrent. La montée se fait sur un sentier balisé et bien visible d’un bout à l’autre dans cet alpage très dégagé.

Bientôt nous arrivons au bord du lac d’Autannes puis nous continuons notre ascension vers le col. Après quelques arrêts contemplation/photos, nous arrivons au col ravis du paysage qui s’offre à nous à 360°

Après une courte pause, nous entamons la descente vers Mayens de Cotter, puis vers les Haudères.

Avant notre départ, je m’étais renseigné pour réserver un taxi entre Mayens de Cotter et Arolla afin de nous simplifier le transfert. Mais le prix fut très dissuasif ! plus de 160€ pour une course de 16 km ! Nous avions donc opté pour le stop. En espérant fortement que cela fonctionnerait. Et bien ce fut le cas !

Nous avons pris une première voiture entre Mayens de Cotter et le carrefour des Haudères pour Arolla en moins 5 minutes et nous en avons trouvé une autre en moins de 10 minutes pour être finalement déposé au pied de notre hôtel : le Pigne d’Arolla.

À l’arrivée à l’hôtel les patrons nous reconnaissent. Nous prenons une collation en terrasse puis nous récupérons notre matériel de glacier laissé le premier jour en voiture et nous prenons possession de notre très grande et confortable chambre. Malgré la pluie de fin d’après-midi, nous passons une excellente fin de journée à Arolla.

Notre étape aura été superbe et beaucoup moins fatigante que la précédente ce qui est de bonne augure pour attaquer le lendemain le glacier d’Arolla jusqu’à Prarayer.

Nous décidons donc de nous coucher tôt car le lever le lendemain est prévu à 5h !

Difficulté

Cette étape est difficile par sa longueur si on la fait en totalité à pied. À mon sens, il est préférable de la raccourcir comme nous l’avons fait avec le bus au départ de Zinal pour le barrage du lac de Moiry puis du stop à l’arrivée pour rejoindre Arolla à partir de la route. Cela permet de consacrer à la randonné la plus belle partie du parcours. Par ailleurs, je pense qu’il est bon de limiter un peu la distance sur cette étape car la suivante nécessite d’être en forme…

Galerie photos

 

 


D’Arolla à Prarayer | Étape 6

Dénivelé : +1434m, -1385m ; Distance : 20,7 km ; Durée : 10h45 (départ 5h39, arrivée 16h25)

au centre du glacier d'arolla

Et bien nous voilà sur l’étape la plus technique de ce tour du Cervin. Ce matin nous partons très tôt car outre son aspect technique cette étape est aussi assez longue.

La veille, avant de nous coucher nous avions préparé l’ensemble de nos affaires afin de partir rapidement. 5h le réveil sonne. Nous prenons notre petit déjeuner qui avait été préparé par nos hôtes dans la salle prévue à cet effet à l’étage. Puis nous chargeons nos sacs pour le départ. Les pluies de la veille se sont calmées et le temps semble comme tous les matins au beau. 5h30, il fait encore nuit lorsque nous sortons de l’hôtel. Nous entamons alors la remonté de la route puis de la piste en direction du sentier du col Collon. Une fois le fond de vallée atteint, nous passons sur un pont qui franchi le torrent de fonte du glacier d’Arolla et nous prenons le sentier balisé qui part à gauche sur une pente raide. Nous franchirons un premier ressaut rocheux avant d’arriver sur le bord de la partie basse du glacier d’Arolla. Là, la vallée s’élargie pour laisser place à ce vaste et magnifique glacier.

Après une courte pause permettant de ranger une couche de vêtement et de grignoter un morceau, nous repartons vers le haut du glacier en nous guidant avec les quelques trépieds en bois blancs et bleus que nous apercevons de temps à autre. Puis, nous franchissons le bord du glacier pour monter par une langue de moraine située au milieu du glacier jusqu’à sa partie plate tout en haut. Une fois arrivée au sommet de cette moraine nous traversons à droite le glacier afin de franchir la moraine qui mène au col Collon. Pour arriver au col on rechausse une dernière fois les crampons pour franchir la partie sommitale du glacier qui monte en pente douce et sans crevasse jusqu’au col.

Arrivée au col Collon la vue est splendide des deux cotés, derrière nous la Suisse, devant l’Italie. Un petit lac étale ses eaux turquoises juste en contrebas sur le versant Italien. Après avoir profité de cette vue, nous entamons la descente vers Prarayer. Très rapidement la pente devient raide et rocailleuse. Il est midi dix lorsque nous arrivons au refuge Nacamuli. Nous décidons de nous y arrêter pour manger quelque chose et nous reposer avant de continuer la descente qui est encore longue.

Après presque une heure de repos, nous nous équipons pour reprendre la descente. Le sentier descend en pente raide dès la sortie du refuge et pendant une bonne heure. Ensuite, on arrive dans des alpages et la descente vers Prarayer se fait dans des prairies en pente douce. L’arrivée au lac Di Place-Moulin est magnifique et nous indique que l’arrivée est proche.

C’est avec soulagement que nous arrivons au terme de cette longue étape dans le confortable refuge Prarayer où nous avons réservé une chambre privative. Nous y passerons une très bonne nuit. En fait, nous regrettons même de ne pas y avoir fait étape pour nous octroyer une journée de repos et une petite balade le long de ce très joli lac de montagne.

Difficulté

Cette étape m’inquiétait lors de la préparation. En fait, elle ne présente pas de difficulté, si ce n’est sa longueur. Le glacier se franchi sans difficulté. Surtout à cette saison où la glace est à nue car il n’y a plus de neige. Nous l’avons franchi avec les crampons et les bâtons de marche. Nous n’avons pas sorti les piolets ni la corde. Les repères (trépieds en bois blancs et bleus) sur le glaciers sont très dégradés et en clair il ne faut pas trop compter dessus. Ils sont nombreux à avoir disparu. Quelques cairns sont présents mais ils empruntent des voies parfois très différentes. Je vous recommande donc d’utiliser mes traces GPS afin de ne pas faire du chemin inutile sur le glacier.

La descente quant à elle n’est pas à sous-estimer, car lorsqu’on arrive au col Collon on a déjà environ 6 heures de marche dans les pattes. Il reste donc environ 4 heures de descente qu’il faut entreprendre avec prudence car parfois la pente est raide.

Cette étape n’en reste pas moins qu’une des plus belles de ce tour.

Galerie photos

 

 


De Prarayer à Breuil Cervina | Étape 7

Dénivelé : +1326m, -1435m ; Distance : 16 km ; Durée : 8h55 (départ 6h54, arrivée 15h52)

Après avoir passé une très bonne nuit au refuge Prarayer, nous sommes à l’ouverture du petit déjeuner afin de ne pas partir trop tard sur cette nouvelle longue étape.

Après notre très bon petit déjeuner, nous chargeons les sacs et nous entamons la montée vers le col sur un sentier qui monte doucement en fond de vallée derrière le refuge.

Après une bonne heure de marche le sentier oblique à gauche sur une pente qui se relève, le Chardonnay. Nous prenons alors notre pas du montagnard pour l’attaquer. Certains passages sont à flanc de rocher et très aériens entre terre, herbes et roches. Mais des cordes ou des câbles sont là pour sécuriser les passages. Certaines portions de sentier sont en terre et la pente est abrupte en aval. Il faut donc la plus grande vigilance dans ces passages, surtout par temps de pluie.

À l’issue de cette montée nous arrivons au pied d’un immense cirque minéral. Nous commençons à y entrer et au fond nous apercevons une quasi paroi verticale. Puis, au sommet, se laisse entrevoir (à 3073m), le col de Valcornière. Mince, c’est là que nous devons monter ! Il faut dire que l’endroit est impressionnant. On a l’impression, quand on arrive dans cette combe rocheuse, que la paroi verticale en face de nous est infranchissable !  

Après une petite pause grignotage et réconfort, nous attaquons cette paroi faite d’un immense éboulis disparate. Chaque pas nécessite toute notre attention afin de ne pas mettre en mouvement les pierres sur lesquelles nous prenons appui. Elles ne demandent qu’à subir l’effet de la gravité. Après une bonne heure d’effort intense nous arrivons, fatigués mais content au col. Nous y passerons quelques minutes à contempler le magnifique paysage de haute montagne avant d’entreprendre la redoutable descente car de gros nuages menacent. À partir du col la descente part à gauche à flanc de paroi et de nombreux passages sont très aériens. Heureusement, des équipements sont présents pour sécuriser la descente et par ce temps sec tout va bien. Cette descente très technique, le restera jusqu’au niveau du refuge Perucca-Vuillermoz.

Certains profiteront de la douceur des bords du lac du Mont Dragon juste en contrebas du refuge. Puis, la descente se fait le long du ruisseau qui va se jeter en contrebas dans le très joli Lago di Balandselmo à côté duquel nous ferons une pause pique-nique. Nous croisons en chemin l’étrange cabane de bivouac Manenti qui est pour le moins pittoresque. Au loin on aperçoit le lac de Tsignanaz qui scintille dans les quelques rayons de soleil qui transpercent les gros nuages toujours présents.

Ensuite, la pente de la longue descente se fera sur des alpages en traversée avant de remonter sur le col de la Finestra di Cignana. Là nous y croiserons une foule de randonneurs à la journée et nous aurons du mal à comprendre la raison de cet attroupement…

Puis, nous attaquerons d’une traite la longue descente vers le très grand parking situé à côté du Lago di Perrières. Nous espérons pendant toute la descente pouvoir y prendre un bus ou une voiture en stop pour rejoindre notre hôtel. Finalement, sans avoir le temps de poser les sacs nous aurons la chance d’attraper un Pic Up au vol qui nous conduira directement à notre hôtel au Breuil Cervina à quelques kilomètres au-dessus. Un grand merci à ce charmant Italien qui n’imagine certainement pas combien son geste aura été précieux pour nous ce jour-là.

C’est donc un très grand bonheur d’arriver vers 16h à notre luxueux hôtel Edelweiss. Après avoir pris possession de notre vaste chambre nous descendons profiter du grand jacuzzi mis à notre disposition dans l’espace « détente et bien-être ». Un pur moment de kiff après cette très longue et donc physique étape !

En soirée, après avoir fait un petit tour en centre-ville et surtout, repéré le départ du téléphérique pour le lendemain matin, nous terminerons cette riche journée par un excellent dîner italien à notre hôtel Edelweiss. Quelle excellente journée nous avons passé !

Difficulté

Cette étape est à mon sens la plus difficile de ce tour du Cervin surtout physiquement. La monté au col de Valcornière est franchement éprouvante. Surtout avec un gros sac. Pour notre part, nous l’avons franchi par temps sec. Mais qu’en serait-il vraiment par temps humide ! Notamment pour la descente. Dans ce cas, pas de doute qu’il faille compléter la sécurité avec une corde afin d’assurer certains passages exposés.

À partir du Lago di Balandselmo les difficultés sont terminées mais il reste encore une longue descente pour arriver à l’étape.

À partir de la Finestra di Cignana c’est terminé pour la tranquillité. Ce chemin est très fréquenté par des randonneurs à la journée car une boucle est possible à partir du parking.

Galerie

 

 


De Breuil Cervina à Zermatt | Étape 8

Dénivelé : +623m, -448m ; Distance : 9,3 km ; Durée : 3h54 (départ 8h23, arrivée 12h17)

Ce matin nous nous extasions devant le buffet du petit déjeuner. Il y a tellement de possibilité que nous ne savons pas quoi choisir !

Bref, c’est le ventre bien plein que nous sortons de l’hôtel pour rejoindre le départ de la télécabine. Nous y ferons le choix de monter au second tronçon jusqu’à plateau roza. Puis de terminer à pied la monté jusqu’au Téodulpass.

Cette monté s’avère en fait peu intéressante car elle se fait sur des pistes de ski. Son seul attrait réside par beau temps dans la perspective qu’elle offre sur la magnifique face nord du Cervin.

Après une halte boisson chaude au refuge Téodulpass, nous chaussons les crampons et mettons en place les baudriers afin de nous engager sur la descente du glacier jusqu’à la station de Trockner Steg où nous prendrons le Matterhorn Express afin de rejoindre directement Zermatt.

Cette descente sur le glacier ne présente aucune difficulté. Il suffit de suivre la piste et la remontée mécanique qui la borde (des pioches). Cette descente se fait en pente douce et même par temps de brouillard il est vraiment difficile de se perdre.

À Zermatt nous avons traversé la ville pour rejoindre la gare où nous avons pris un train pour nous ramener à St Nicklaus. Fin de notre magnifique périple.

Difficulté

Aucune difficulté sur cette étape. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de passer plus de temps sur cette étape qui à mon sens est bien moins sauvage que les trois étapes précédentes où on a vraiment le sentiment d’être seul en montagne. Là la montagne est totalement envahie par l’homme et même si les sommets à l’entour sont magnifiques la sensation globale est moins bucolique 😉 Il faut néanmoins en profiter pour admirer le Cervin et le Mont Rose qui sont de toute beauté !

Galerie

 

 


Liens utiles

Les sites qui parlent de ce tour

Les hébergements

Si je vous les mets en lien, c’est bien que je vous les recommande car nous y avons séjourné avec plaisir et satisfaction.

Organisation des transports


S’il ne fallait retenir que cela !

Ce tour du Cervin, bien que nous ne l’ayons pas vu souvent est splendide. La haute montagne est chaque jour présente et l’engagement physique est quotidien. Nous avons eu beaucoup de chance sur le temps. Tous les matins nous sommes partis sous le soleil. Les nuages arrivaient vers midi, puis en soirée la pluie faisait son œuvre. Mais surtout, quelle tranquillité ! Certains jours nous n’avons croisé que quelques rares personnes ! Avoir la sensation d’être seul en montagne est vraiment très agréable.

Pour la nourriture, pas la peine de vous charger. Vous en trouverez tout au long du parcours car chaque jour on passe dans un village où hébergement et approvisionnement sont possibles. Pour l’eau c’est pareil, de nombreux points d’eau sont accessibles et il ne sert à rien de prendre plus qu’une poche d’eau de 2L, même les jours de grande chaleur.

Coté sécurité du parcours :

  • Attention aux zones exposées aux chutes de pierres. Avec le réchauffement climatique c’est le nouveau gros danger de la randonnée alpine. Il faut à tout pris limiter le temps de présence dans les zones à risque.
  • Sur l’étape N°2 j’aurais aimé disposé d’une corde d’une vingtaine de mètres afin de sécuriser la descente de la fin de la paroi rocheuse, jusqu’au pied de l’échelle. J’espère que lorsque le parcours sera à nouveau officiellement ouvert que ce passage dangereux sera mieux sécurisé.
  • Ce tour étant très physique je pense qu’une journée de repos à Prarayer aurait été une bonne idée pour refaire le plein d’énergie avant d’affronter la difficile étape Prarayer / Breuil Cervina.
  • Le franchissement des glaciers est sans difficulté. Il faut néanmoins prendre le matériel de sécurité. Le glacier d’Arolla est très beau et on parcours une partie peu crevassée. Pour le Théodulpass, même par temps de brouillard, il suffit de suivre les câbles et les poteaux des pioches pour arriver à bon port.
  • Attention aux traces GPX du site officiel qui ne sont pas toujours à jour. Pour ma part sur le col Collon la descente vers le refuge se faisait à droite dans la paroi alors que le chemin part à gauche pour descendre en lacets.

J’espère que ces lignes vous seront utiles pour votre préparation. Bonne randonnée !


13 Replies to “| Tour du Cervin | 8 jours de randonnée |”

  1. Très belles photos! Sympa de revivre ce tour à travers ton récit/tes photos 🙂 En effet les étapes sont bien longues. Je crois que la plus interminable est celle de Gruben à Zinal. Enfin, c’est ce qu’il m’en a paru. Peut-être parce que j’avais déjà fait la course Sierre-Zinal et que je me rappelais à quel point c’était encore long depuis l’Hôtel Weisshorn. Quoique, l’étape de Prarrayer est très très longue aussi, bien que superbe.
    Les « vaches noires de montagne » s’appellent des vaches de la Race d’Hérens si jamais 😉 Ou, plus simplement, des Hérens!

    1. Merci Sarah pour ton sympathique message ! Effectivement ces très jolies vaches noires portent le nom de leur également très belle vallée 😉😁

  2. Quel beau parcours ! Je suis très admirative tant de votre volonté que des superbes photos. Grâce à vous, j’ai fait le tour du Cervin … bien calée dans mon fauteuil 😉

  3. Un grand merci pour ce partage! La lecture de ce blog nous avez décidé à faire le tour du Cervin que nous venons de terminer – On ne regrette pas une seconde tellement ce tour nous a émerveillé! Votre récit est très précis et votre trace GPS nous a été bien utile, surtout sur le glacier d’Arolla. La fête Nationale à Zinal nous a fait découvrir le sport nationale du valais: le lancer de godasse! Nous n’avons qu’une chose en tête repartir dans ces montagnes pour prendre de la hauteur et gravir un sommet à 4000m. Continuez à nous faire rêver!

    1. Bonjour Sylvain,
      Merci pour ton message ! Je suis heureux de savoir que cet article permet à d’autre de découvrir cette magnifique randonnée !
      Par contre, pour le lancer de Godasses, je comprends mieux maintenant ces paires de chaussures attachées par leurs lacets à ces fils électriques ou téléphoniques dans ce coin 🙂 !
      Oui j’y retournerai également car c’est juste splendide !

  4. Bonjour Phil,
    Merci pour ton article.
    Nous allons relier Gruben à Zermatt début août.
    Penses-tu qu’il soit vraiment nécessaire d’emporter tout le matériel de sécurité (lourd) pour la traversée du glacier d’Arolla?
    Merci!!

    1. Bonjour Cyrielle,
      Je pense qu’en aout le glacier devrait être dépourvu de neige. Les crevasses sont alors bien visibles. Néanmoins, le passage de sortie du glacier pour l’arrivée au col est potentiellement délicat, suivant les conditions météo. Je recommande à minima les crampons piolet mais personnellement sur glacier j’aime bien avoir une corde et de quoi faire un mouflage au cas où…Je te recommande d’appeler le bureau des guides d’Arolla avant ton départ afin qu’ils te renseignent sur les conditions du moment. Personnellement j’y était passé la veille et l’accueil y est très sympa et le conseil avisé !
      Bonne rando c’est un coin magnifique !

  5. Grand merci également pour cette page et ce partage. Je rentre tout juste de 7 jours autour du Cervin, depuis Randa, fait en intégralité à pied, c’était magnifique !
    Fin aout/début septembre est une excellente période pour faire ce tour, qui est très peu fréquenté !
    A noter que le passage sur le glacier pour Col de Collon passe vraiment très bien : pas besoin de piolet/baudrier durant cette période, encore moins de guide. Etant donné la faible pente de la partie en neige/glace, une bonne paire de chaussures et une paire de bâtons sont bien suffisants. J’avais pris une paire de petits crampons, pas utilisés.
    Pour info, et pour les plus sportifs, une variante intéressante en 7 jours est de faire Randa > Topalihütte > Turtmannhütte > Cabane du Petit Mountet > Arolla (via col du Pigne) > Prarayer > Breuil > Randa : ça permet, entre autre, d’aller au Barrhorn via le Schöllijoch (tout équipé, ça passe sans pb). Dans ce coin je vous conseil également d’aller faire un tour vers Adlerflüe, tout équipé là aussi, en mode via ferrata. Et ça évite de passer une nuit à Zinal même et de rester dans la montagne.

    1. Merci Mat pour ton partage également. Effectivement suivant les années c’est probablement de moins en moins enneigé, surtout en fin de saison.

  6. Bonjour Philippe et merci pour ton article très détaillé qui m’a permis d’organiser une randonnée familiale de Les Hauderes à Zermatt. Ton article est bien plus détaillé et précis que tout ce que j’ai pu lire d’autre. Je marche avec mon épouse et nos 4 enfants de 13-15-18 et 19 ans. Tout le monde est sportif et très bon marcheur.
    Nous sommes actuellement en train de réaliser ce tour! Je propose un commentaire à chaud de mon lit superposé au refuge Prarayer !
    Concernant l’étape Les hauderes-arolla, cela a constitué pour nous une très bonne mise en jambe ! Nous avons même pris le temps de faire un crochet par le lac bleu, ce qui a dû rallonger l’étape de 1h30 et 400 m de dénivelé mais ça vaut le coup pour le picnic par exemple.
    Concernant l’étape arolla-prareyer, les choses ont bien changé depuis 2019 j’ai l’impression. Aucun problème pour arriver jusqu’au front glacière du haut glacier d’arolla. Ensuite, nous avons tout de suite pris pied sur le glacier par un petit pont de glace passant de la moraine rive droite au front glacière. Nous somme remonté sur cette langue glacière, recouverte de cailloux, pui nous avons enchainé par la moraine centrale que nous avons quitté après l’avoir montée au 3/4, pour prendre pied à nouveau sur le glacier. Nous l’avons alors traversé pour rejoindre la moraine rive gauche, très raide, qui nous a amené à la portion la plus haute du haut glacier d’arolla, juste sous le col collon. À ce stade, contrairement aux descriptions récentes que j’ai pu lire, pas besoin de longer cette partie haute rive gauche pour traverser le glacier sous le col collon puisque le glacier a énormément reculé. Nous sommes monté à vue sur la moraine rive droite de cette partie haute du glacier et avons pris pied sur ce glacier une dernière fois pour une montée en pente douce côté droit du glacier jusqu’au col (environ 250-300m de distance).
    Nous avions des petits crampons de randonnée qui nous ont été utiles et qui suffisaient largement. On a même vu deux jeunes passer en running… nous avons vu quelques crevasses faciles à contourner en traversant le glacier depuis la moraine centrale. En revanche, les trépieds blanc-bleu-blanc ont quasi tous disparus. Quelques cairns au début puis tout fait à vue ensuite. Faible niveau de difficulté technique globalement mais je rejoins philippe sur la longueur de l’étape qui représente une difficulté en soi. Nous avons mis 07h30 au total, avec 2-3 courtes pauses de 20 min.
    Merci encore à philippe et j’espère que ma contribution pourra aider les randonneurs qui envisage ce magnifique tour.
    D’autres commentaires à venir sur les étapes ultérieures si je constate des changements significatifs par rapport à l’excellent reporting de Philippe.
    Michael

    1. Bonjour Michaël,
      Merci pour ton message et pour la mise à jour des informations de ce fabuleux parcours.
      Bonne rando pour la suite.
      Philippe

  7. Bonjour,
    Nouveau complément d’information concernant l’étape Breuil-Zermatt et notamment le franchissement du glacier. Là encore, depuis l’excellent reportage de Phil, beaucoup de modifications liées à la fonte du glacier. Du refuge teodulo, pour descendre sur le glacier, c’est déjà complexe tellement il a reculé. Pas de pente neigeuse pour y descendre directement du refuge (étape réalisée le 10 août 2022). Il a donc fallu longer les rochers vers le haut de la pente, en prenant pied sur le glacier, en direction d’une station de téléphérique située 200 m plus haut, à 1km environ. Difficile de rejoindre la trace de descente plus tôt car le glacier était très crevassé à cet endroit et il semblait préférable de marcher sur les anciennes traces de dameuses qui avaient bouché les crevasses avec de la neige très compactée. Cela dit, nous avons préféré évoluer encordés car nous n’avions qu’une confiance limitée dans ces ponts de neige, le domaine skiable n’étant plus entretenu depuis le 29/07/22, date de fermeture exceptionnelle du ski d’été cette année à cause de la chaleur historique et du faible enneigement. Nous avons ensuite redescendu sur le glacier tout ce que nous avions monté, en prenant une direction nous permettant de rester sur la partie la plus plate et donc potentiellement la moins crevassée. Nous n’avons pas pu suivre les poteaux des remontées mécaniques puisque ces derniers avaient déjà été démontés. La descente du glacier s’est bien déroulée, tout le monde encordé. Nous avons vu quelques crevasses mais surtout des rivières de fonte à la surface du glacier dont certaines étaient difficiles à enjamber et qu’il fallait carrément sauter. La sortie du glacier n’a pas été très simple. Un petit pont de bois était posé entre la langue terminale et le sol pierreux, sensé permettre de passer sans se mouiller les pieds mais la fonte était telle que ce passage était totalement submergé, nous obligeant à remonter sur le glacier sur 100-150 mètres de distance pour en sortir rive droite, sur la moraine, et contourner ainsi largement le “marécage” glaciaire entourant la langue terminale de ce beau glacier un peu à l’agonie dans ces conditions extrêmes de l’été 2022.
    Pour gagner un peu de temps, nous avons pris la première portion des télécabines de descente jusqu’à Schwarzee (hors de prix: 120CHF pour 6 personnes…). Nous avons été content de finir la descente à pied (1h30), dans un décor incroyable avec vue imprenable sur mont rose et cervin!
    Voilà, notre mini-tour s’achève après cette étape. Superbe randonnée! Paysages à couper le souffle. Je reviendrai, c’est certain. Cette randonnée reste tout de même de la haute montagne et n’est pas accessible à tout le monde à mon avis. Les passages glaciaires changent manifestement en permanence et il faut être capable de les traverser à vue, selon les conditions, avec le matériel de sécurité adapté (crampons, baudrier, corde, piolet et kit de secours en crevasse (mouflage)).
    J’espère que cette mise à jour pourra être aidante.
    Merci à Phil pour son document de référence sur cette Rando.

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